Note sur l’auteur :
Ancien élève de l’École normale supérieure (1970). – Professeur au lycée de Phnom-Penh (1971-1975), en poste à la Commission nationale française pour l’Unesco depuis 1983 (en 2006)
https://docplayer.fr/25571455-Ramker-sakou-samoth-recueil-du.html
“Le Rãmker est né au Cambodge au VIIème siècle
Le Cambodge est l’un des nombreux pays de l’Asie du Sud-Est où, à la suite sans doute d’échanges commerciaux commencés dès la protohistoire (qui descend, dans ces régions, pratiquement jusqu’aux abords de l’ère chrétienne), s’est fait sentir de façon prépondérante l’influence de l’Inde. Certains des éléments les plus élevés de la civilisation indienne, c’est-à-dire les religions – l’hindouïsme (çivaïsme surtout, mais aussi vishnouïsme)(01), le bouddhisme, la langue sanskrite, qui est celle des textes religieux mais aussi de toute forme jugée supérieure de littérature indienne, certaines structures sociales même, sont passés de l’Inde au Cambodge ancien, mais ils y ont été adaptés et transformés, éventuellement magnifiés à leur profit par les élites locales. De même l’art qui, comme en Inde, et dans les formes durables qui ont subsisté, est un art essentiellement religieux, de sanctuaires et de sculptures de divinités. A-t-il emprunté ses raisons, ses formes et ses procédés à l’Inde ? Mais rapidement semble-t-il le premier royaume khmer, le Founan que les élites locales avaient bien adapté, transformé en sa propre culture. Dès le VIIème siècle de notre ère, qui correspond aux plus anciens monuments d’importance subsistants – il s’est distingué de ses modèles, et a créé selon son esprit propre, témoignant de certaines qualités qui n’apparaissent pas en Inde même.
A la même époque, quand l’hindouisation pénétra la vallée du Ménam, elle y rencontra les populations Môn, établie au début du siècle et qui servirent de véhicule à l’indianisation et au Bouddhisme. Ces populations ont fondé le Royaume Dvaravati, peu connu jusqu’au VIème siècle. On le connaissait quand il fut intégré à l’Empire khmer depuis le IXème siècle jusqu’au XIIIème siècle, date à laquelle le Dvaravati fut absorbé par le Sokhothaï, premier royaume des Thaïs. Ses populations Môn ne deviennent qu’à l’heure actuelle une minorité ethnique de la Thaïlande vivant dans la vallée du Ménam.
Le processus de l’hindouisation permit au Cambodge de “khmériser” la culture de l’Inde pour en faire sa propre culture; et la dominance khmère devait profondement marquer l’histoire du royaume des Thaïs notamment sur le plan intellectuel, religieux et artistique. L’alphabet khmer, emprunté de l’Inde, a donné naissance aux écritures siamoises et laotiennes ; quand à l’épopée, le Rãmker, inspiré du Rãmãyana indien, donnait naissance au Rãmãkien Thai ou Rãmã-Jataka (Rãmãyana Laotien) ?
Brahmanisme
Système social et religieux de l’Inde , faisant suite au védisme et précédant l’hindouisme, caractérisé par des actes de la vie civile aux rites et devoirs religieux.
Le panthéon védique
Veda (वेद – sanskrit : « vision » ou « connaissance » wikipedia) de la première période :
Indra : protecteurs des guerriers, dieu suprême du panthéon védique.
Varuna : créateur et souverain de l’Univers.
Mitra : dieu du Jour.
Agni : dieu du Feu et le feu lui-même.
Rudra : dieu malfaisant, patron des chasseurs, des brigands et de ceux qui tuent par profession ou pour le plaisir.
Veda de la dernière période :
La triade (Trimurti त्रिमूर्ति) (wikipedia), trois formes en sanskrit) hindouiste comprend :
Vishnu : dieu créateur qui change aspect (avatar) pour sauver le monde des dangers qui le menacent. Il est le frère cadet d’Indra.
Çiva : empruntant les attributs de Rudra, il détruit pour créer.
Brahma : le moins important des trois grands dieux, il est cependant l’ordonnateur de l’Univers.
Au Cambodge, on ne trouve que deux dieux : Vishnu et Çiva.
Les avatars de Vishnu
(voir également http://www.tevoda.com/khmerart.html)
Les avatars (chacune des incanartions de Vishnu) sont au nombre de dix : Poisson, Tortue, Sanglier, Homme-lion, Nain, Rama à la hache, Rama*, Krishna, Bouddha**, Kalkin.
*Rãma, fils de Dasarath et héros du Rãmãyana, il met à mort Ravana, le roi des démons.
Kvoe Hor.
** Bouddha, dans la dernière période des Vedas, il abolit les sacrifices sanglants et persuade les méchants de devenir infidèles aux Veda.”